Exploration de la question juridique autour de la peine de mort virtuelle

Nos avatars dans les jeux vidéo sont-ils à l’abri de la loi? Pas nécessairement. La peine de mort virtuelle est un sujet qui a dernièrement piqué la curiosité des juristes. Par cette notion, nous entendons l’élimination permanente d’un personnage ou d’un avatar dans un jeu vidéo par un autre joueur, un administrateur ou un modérateur. Si pour certains, cela n’est qu’une partie intégrante du jeu, pour d’autres, cela représente une perte conséquente, voire équivalente à un vol ou une agression. En effet, certains joueurs ont passé des heures, des jours voire des années à développer et enrichir leurs avatars, faisant parfois des investissements réels pour acquérir des objets virtuels.

Présentation d’affaires célèbres liées à ce sujet

Plusieurs affaires judiciaires relatives à cette question ont déjà fait les gros titres. Citons par exemple le cas de Bragg vs Linden Research, où le plaignant réclamait réparation suite à la confiscation par le développeur d’un terrain virtuel qu’il avait acquis dans le jeu Second Life. Autre exemple, en Chine, un homme a été condamné à la prison pour avoir tué un compagnon de jeu qui avait vendu, dans la vraie vie, une épée virtuelle qu’ils avaient obtenue ensemble.

Proposition de solutions légales futures pour la gouvernance des mondes virtuels

Face à cette situation que nous considérons complexe, plusieurs solutions légales méritent d’être explorées. D’une part, la création d’un cadre juridique spécifique aux mondes virtuels pourrait être une avenue à considérer. Adapter le droit existant aux nouvelles réalités du numérique représente cependant un défi de taille. D’autre part, les créateurs de jeux pourraient être encouragés à incorporer dans leurs termes d’utilisation des clauses spécifiques concernant ces problématiques.

Ces suggestions ne sont pas exhaustives, et il serait intéressant de consulter des experts juridiques et l’opinion des joueurs pour déterminer la meilleure voie à suivre.

Internet, et par extension les jeux vidéo, sont devenus une part intégrante de nos vies. Comme dans la vie réelle, nous pensons qu’il est de notre responsabilité collective de veiller à ce que chacun puisse en profiter sans craindre des atteintes à ses efforts ou à sa propriété virtuelle.

Source des éléments factuels :

  • Bragg v. Linden Research, Inc., 487 F. Supp. 2d 593 (E.D. Pa. 2007)
  • “Chinese gamer sentenced to life”, BBC News, March 8, 2005